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Keith Haring et Jean-Michel Basquiat réunis dans une exposition à explorer virtuellement

Keith Haring et Jean-Michel Basquiat réunis dans une exposition à explorer virtuellement

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© George Hirose

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Par Lise Lanot

Publié le

Les deux étoiles filantes de l'art underground new-yorkais des années 1980 sont à (re)découvrir dans une expo virtuelle réussie.

Keith Haring et Jean-Michel Basquiat ont traversé les années 1980 avec éclat. Les deux hommes ont évolué dans les mêmes milieux, fréquentaient les mêmes cercles, s’appréciaient et ont même collaboré. Les points communs sont nombreux. On peut entre autres citer leurs influences empruntées au graffiti, leurs œuvres politiques et militantes, leurs collaborations avec Andy Warhol, la façon dont leurs travaux sont devenus des symboles du pop art et de la révolution artistique new-yorkaise de la fin du XXe siècle ainsi que leur mort prématurée, à 31 ans pour le premier, à 27 ans pour le second, deux ans avant Haring.

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Il est donc pertinent de créer des ponts entre les travaux des deux artistes. Il est moins évident de les raconter, en même temps, tout en laissant exploser leur individualité et la puissance singulière de leurs travaux respectifs. C’est pourtant ce que fait la National Gallery of Victoria, célèbre musée australien, avec “Crossing Lines”, une exposition dédiée à ces deux étoiles filantes de l’art underground new-yorkais des années 1980.

“Sans titre”, 1980. (© Keith Haring Foundation/Estate of Jean-Michel Basquiat/Artestar, New York)

À cause du confinement lié au Covid-19, les visites de l’exposition ont dû prendre fin de façon anticipée. L’équipe du musée a décidé de suivre l’exemple de nombre de leurs collègues, en proposant une visite virtuelle de leur exposition. À chaque malheur, son pendant plus chanceux : “Crossing Lines” est désormais visible pour toutes celles et ceux qui, à travers le monde, disposent d’une connexion Internet.

200 œuvres pour vivre l’émulation underground des années 80

La visite numérique (également disponible en réalité virtuelle) est réussie. Sur mobile ou ordinateur, le site permet de se mouvoir de façon assez réaliste dans les espaces du musée, sans simplement présenter un panorama d’images figées. Tout commence entre quelques murs tagués de symboles et des lettres “SAMO”, du nom du duo de graffeurs dont faisait partie Basquiat. Tandis que la visite se fait dans la pénombre, des points lumineux indiquent la présence d’explications à écouter ou d’une vidéo à regarder.

Vue de la visite virtuelle de l’exposition “Keith Haring, Jean-Michel Basquiat : Crossing Lines”. (© NGV)

Plus de 200 œuvres sont exposées. Fresques, peintures, collages et sculptures sont réunis et présentés selon différentes thématiques, communes aux œuvres des deux artistes, telles que “la scène des rues new-yorkaises”, terrain de jeu des deux adeptes du street art ; “l’autoportrait symbolique” ; “des matériaux atypiques” ;“l’interdisciplinarité et la performance” ou encore “le développement d’un langage visuel”. Leurs combats contre le Sida, le racisme, le colonialisme et les inégalités sociales sont également mis en exergue tout le long de l’exposition.

Une quarantaine d’années après la mort des deux artistes, leurs œuvres, leur technique, leur esthétique et leur militantisme sont toujours aussi pertinentes et intrinsèquement révolutionnaires. Le croisement des carrières et des chemins personnels de Keith Haring et Jean-Michel Basquiat ajoute un degré de lecture. Une expérience à voir, lire et écouter autant de fois que nécessaire.

“Malcolm X”, 1988. (© Keith Haring Foundation)

“Sans titre (Pollo Frito)”, 1982. (© Estate of Jean-Michel Basquiat/Artestar, New York/Courtesy John Sayegh-Belchatowski)

“Prophets of Rage”, 1988. (© Keith Haring Foundation)

“Sans titre”, 1982. (© Keith Haring Foundation)

“Because it Hurts the Lungs”, 1986. (© Estate of Jean-Michel Basquia/Artestar, New York)

Grace Jones, Keith Haring et Andy Warhol au Paradise Garage à New York, 1983. (© Tseng Kwong Chi/Muna Tseng Dance Projects)

“Autoportrait”, 1984. (© Estate of Jean-Michel Basquiat/Artestar, New York)

Keith Haring et Jean-Michel Basquiat au Whitney Museum of American Art, New York, 1987. (© George Hirose)

La visite virtuelle de “Keith Haring, Jean-Michel Basquiat : Crossing Lines”, de la National Gallery of Victoria, est visible ici le temps du confinement.