Tout ce qui vous attend au Queer Britain, premier musée LGBTQ+ au Royaume-Uni

Tout ce qui vous attend au Queer Britain, premier musée LGBTQ+ au Royaume-Uni

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© Daniel James/Unsplash

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Célébrer l’histoire et la culture queers et les faire connaître à "tout le monde" : le premier musée national LGBTQ+ au Royaume-Uni a été inauguré cette semaine à Londres.

Installé dans un bâtiment en briques du XIXe siècle à Granary Square, dans le nord de Londres, le Queer Britain a ouvert ses portes après quatre ans à mûrir ce projet, entièrement financé par des dons privés. Avant une grande exposition prévue cet été, qui devrait mêler photographies, sculptures et costumes, le public peut déjà découvrir des archives explorant l’histoire de la communauté LGBTQ+ britannique.

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Des pionniers sont mis à l’honneur comme Roberta Cowell, pilote de course et première femme transgenre britannique connue à avoir eu recours à une opération de réassignation sexuelle, ou Justin Fashanu, premier footballeur à avoir fait son coming out publiquement, en 1990. Des photos de soldats travestis de la Première Guerre mondiale sont également exposées.

Ce musée “est un lieu permanent pour que nous puissions célébrer qui nous sommes, les contributions incroyables que nous avons faites à l’histoire, et pour éduquer la nation”, explique à l’AFP Stephanie Stevens, l’une des responsables du musée, expliquant que les personnes queers ne veulent plus “se contenter des miettes”.

Côté public, “nous voulons toucher tout le monde”. Le musée est gratuit et situé dans un quartier assez fréquenté, juste derrière la gare de Saint-Pancras. “Nous voulons toucher tous les gens qui ont l’impression que leur voix n’a pas été entendue. Et puis nous voulons atteindre les gens qui n’ont jamais entendu ces voix”, décrit la militante transgenre.

Une autre partie de l’exposition est consacrée aux “familles choisies”, représentant des gays et lesbiennes dans leur communauté. Au fil de l’exposition, des photographies rappellent le chemin parcouru, par exemple sur l’acceptation des élu·e·s gays et lesbiennes.

En 1977, le Parti travailliste avait refusé d’investir Maureen Colquhoun, première députée travailliste ouvertement lesbienne. La décision avait été annulée un an plus tard par l’instance dirigeante du parti, qui avait jugé que cela lui avait été refusé en raison de son orientation sexuelle.

Depuis 1967, l’homosexualité n’est plus un délit en Angleterre et au pays de Galles. Le mariage entre personnes du même sexe est autorisé depuis 2014 en Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles mais seulement depuis 2020 en Irlande du Nord où les unionistes ultra-conservateurs au pouvoir y étaient farouchement opposés.

Toutefois, des combats persistent pour la communauté LGBTQ+, qui a manifesté le mois dernier lorsque le gouvernement britannique a voulu renoncer à interdire les thérapies de conversion. Stephanie Stevens souligne que “dans le climat actuel, il est vraiment important de se rappeler qu’il se passe des choses dans le monde qui ne sont pas à la hauteur et sur lesquelles il faut absolument travailler”.

Konbini arts avec AFP