8 tonnes et 6 mètres : une sculpture monumentale de Miquel Barceló s’incruste au domaine de Chaumont-sur-Loire

8 tonnes et 6 mètres : une sculpture monumentale de Miquel Barceló s’incruste au domaine de Chaumont-sur-Loire

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© Michel Gile/Gamma-Rapho/Getty Images

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Par Konbini avec AFP

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Elle représente la bouche géante d’un animal monstrueux aux yeux vert-brun, très humain, aux dents en forme de stalactites, prêt à happer le public.

Le domaine de Chaumont-sur-Loire, connu pour son Festival international des jardins, compte désormais une sculpture monumentale de l’artiste espagnol Miquel Barceló. Dénommée La Grotte Chaumont, en forme de clin d’œil à la grotte Chauvet (Ardèche), l’œuvre de huit tonnes et quatre mètres sur six semble sortir d’un bosquet. Elle représente la bouche géante d’un animal monstrueux aux yeux vert-brun, très humain, aux dents en forme de stalactites, prêt à happer le public.

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“C’est une tanière qui va s’enraciner. La grotte est un endroit de mémoire. Ici, c’est un peu un atelier d’artiste : le tableau est la langue rouge de la bête, le peintre, en forme d’autoportrait, se mêle aux modèles”, décrypte pour l’AFP Miquel Barceló, âgé de 67 ans et lauréat du Prix national d’arts plastiques d’Espagne à l’âge de 30 ans. “Des visiteurs penseront à l’épisode biblique de Jonas, d’autres encore à La Porte de l’Enfer de Rodin… Il y a beaucoup d’exemples de ces grandes gueules ouvertes dans l’histoire de l’art”, rappelle l’artiste.

Les images inspirées de l’art pariétal figurent en nombre dans la sculpture : chevaux, poisson, tête de mort, empreintes de mains, calamar ou méduse. Au fond de la grotte, un trou paraît s’en aller jusqu’au fond de la terre. “Au début des années 1980, ma peinture était celle d’un artiste européen contemporain. J’ai toujours été un peintre moderne. Mais, plus les années passent, plus je me projette en arrière. Je suis aujourd’hui beaucoup plus proche de l’art pariétal”, sourit le sculpteur et céramiste.

C’est la première fois que l’artiste, aux œuvres protéiformes, connu pour avoir réalisé le célèbre manteau de la cathédrale de Palma de Majorque, crée une céramique aussi importante d’un seul tenant. Conçue pour résister en extérieur, elle est à la fois un chef-d’œuvre et une prouesse technique. “Pour la réaliser, j’ai commencé par construire un four de dix mètres. La cuisson a atteint 1 100 degrés Celsius”, explique l’artiste.

“C’est une nouvelle folie qui s’installe de façon pérenne dans le parc de Chaumont. Elle va séduire à la fois les amateurs d’art contemporain et les néophytes, mais aussi les plus jeunes”, se félicite Chantal Colleu-Dumond, directrice du domaine qui abrite le célèbre château. “Miquel Barceló est l’une des plus grandes signatures du XXIe siècle. C’est un honneur qu’il ait accepté de créer ici”, a-t-elle estimé. L’œuvre a été acheminée de son atelier de briqueterie de Majorque (îles Baléares) par bateau puis par convoi routier exceptionnel.